jeudi 18 octobre 2018

Diagonale des fous 2018 - C'est la dernière fois! (avant la prochaine)

23h à St Pierre, je suis pour la 3ème fois en quatre ans au départ de la Diagonale des Fous (2014-2016-2018). Contente d'être ici dans cette ambiance de feu, sur cette île qui vibre littéralement pour cette course. L'enchainement avec l'UTMB ne m'inquiète pas plus que cela, d'ailleurs je l'ai déjà fait en 2016. Devant nous, nous attendent environ 167km 9600+. Ah ouais quand même.

[Voir le parcours sur tracedetrail]

Le départ est donné comme chaque année dans une ambiance de DINGUE! Il faut les voir ces milliers de personnes, tapant des mains, criant. Une émotion immense. A chaque fois j'en ai les larmes aux yeux! Merci les amis!

Cette ambiance hallucinante est d'autant plus bienvenue que la première partie de course est ultra roulante et -il faut bien le dire - pas très intéressante. Les 15 premiers km jusque Domaine Vidot sont presque que de la route. La Saintélyon n'a qu'à bien se tenir! :)

Après Domaine Vidot commencent enfin les sentiers. J'entends une petite voix dans ma tête me dire "c'est ici que ça commence". Les km passent, la nuit s'écoule petit à petit et tout va bien pour moi. J'ai pris mon rythme de croisière, il fait bon, le peloton s'étire, j'ai le plaisir d'être de plus souvent seule. What else?

Petit coup de flippe quand même au début de la montée au coteau Kervegen. Le balisage est plus que minimaliste, je suis seule et me demande plusieurs fois si je suis sur le bon chemin. J'en arrive même à éteindre ma lampe pour voir s'il y a des lueurs devant. Et la réponse est oui, ouf!

La descente qui suit est dans sa première partie vertigineuse! Casse de fibres, droit devant! A Cilaos je retrouve Cyril, Guillaume, Daf (Fabrice Payet) et son équipe. Changement de pneumatiques, on refait le niveau d'huile, on gonfle les pneus et c'est reparti.

La montée du Taibit est un GROS morceau: 1200+ en 6km! D'expérience je sais qu'après 70km de course, on la sens passer! Pourtant cette année, elle passe comme une lettre à la poste. Elle commence à être trop facile cette Diagonale! ;)

C'est en haut du Taibit qu'on bascule sur Mafate où on passera les 50 prochains km. Depuis Cilaos il fait chaud, je transpire et ce n'est pourtant que le petit matin. Mais ces 10 prochaines heures dans Mafate le terme "chaleur" prendra une toute autre signification. On m'avait dit que Grenoble était irrespirable l'été. C'est que vous n'avez pas vu Mafate! C'est une autre dimension. On est sur une autre planête. Mars peut-être. Ou même le soleil. Je cours dans un four. Bloqué sur pyrolyse. J'ai chaud, je transpire, j'ai chaud, je transpire, j'ai chaud, je transpire. Un truc de fou.


Les premiers km dans le four (Marla). Photo: Olivier Lemaire


Les heures et les km passent, pourtant il fait à peine moins chaud. Mon corps est une comme frite sortie de l'huile bouillante (Cyril appréciera la comparaison). Je me plonge la tête dans chaque ruisseau. J'y remplis mes flasques aussi. Mais arrêtez-moi ce four, on est déjà cuits je vous dis! Je bous à l'intérieur mais il faut avouer que pour les yeux c'est une régalade: quelle beauté ce cirque!

A Grand Place c'est le début de la délivrance : la montée finale pour sortir de Mafate (1600m+ quand même). Laissez-moi passer! J'étouffe, je veux sortir! Motivée par la fraicheur toute relative que j'espère trouver au Maido, je fais une très bonne montée, accompagnée à partir de Roche Plate d'un autre coureur et son épouse venus l'assister. On discute (enfin surtout les nanas!) et, comme le Taibit, la montée passe comme une lettre à la poste. Décidément, j'ai du bien gagner en puissance cette année. Merci Guillaume! ;)

Dans quelques mètres, la sortie du four! Photo: le papa d'Audrey


Au Maido, ravito express de Jérôme qui réussit même à ne pas remplir mes flasques d'Hépar! (private joke). Il fait moins chaud, je transpire moins pourtant j'ai comme un halo de chaleur tout autour du visage. Il ne me quittera pas de toute la course.

La descente vers Sans Soucis (1800m-) est INTERMINABLE. Je le savais, je m'y étais préparée dans la tête, et pourtant chaque fois je suis étonnée que ça puisse être aussi ch... euh ennuyeux. C'est une délivrance d'arriver à Sans Soucis et de retrouver des têtes amies (et plus si affinités): la famille Porcherot, Ben et bien sûr Cyril. Ce ravito est important pour moi d'abord parce qu'il marque l'entrée dans la dernière partie de course. Ensuite (et peut être même plus ;)) parce que c'est ici qu'ils font des crêpes! Un peu comme la tarte aux myrtilles de Champex sur l'UTMB, les crêpes de Sans Soucis j'y pense depuis le début de la course! Et je ne manquerai pas d'en avaler trois d'un coup! Glump! :)


Ravito de Sans Soucis. Les crêpes sont déjà englouties! Photo: Jean Porcherot


La montée qui suit n'est pas vraiment intéressante et même un peu glauque. C'est la 3ème fois que je la fais, jamais vraiment à la même heure, et pourtant c'est toujours sur cette partie que j'ai le plus envie de dormir. J'avale des paquets entiers de gingembre pour me réveiller. Si les vertus qu'on lui attribue sont vraies, il ne faudrait pas qu'un Apollon croise ma route à ce moment là! :) (Cyril où es tu?)

La descente qui suit est dantesque. D'abord le chemin Ratineau qui n'a de chemin que le nom. Chez moi quand il n'y a pas de trace, on n'appelle pas ça un chemin. Ensuite le chemin Kalla qui est en fait un interminable enchevêtrement de cailloux. C'est ici que je double Mimmi Kotka qui est à l'arrêt et complètement hagard. Elle était en tête les 100 premiers km avant de piocher. Elle finira la course en marchant. Chapeau mam'zelle pour avoir eu le courage d'aller au bout. Me voici donc sur le podium virtuel: 3ème. :)

A la Possession je retrouve ma team d'assistants pour un ravito express. On m'annonce qu'Audrey est juste quelques minutes devant. OK, je déclare la chasse ouverte! Ca durera ainsi deux heures. Mon gibier est juste devant, je le vois et le reconnais mon chamois des Bauges. ;) C'est après Grande Chaloupe que je la rattrape. Je la double et l'encourage... en espérant évidemment qu'elle ne me suive pas! ;) Mais le chamois est coriace! Je me retourne plusieurs fois mais je peine à creuser l'écart. 50m, 40m, houla ça diminue, 30m, 20m, houla c'est chaud, 10m, argh la voilà revenue sur moi! Et au pas de course alors que je marche! Va-t-il falloir se "battre" jusqu'au dernier mètre comme avec Uxue en 2014? Relancer dès que possible? Grappiller chaque seconde? Après 27h de course je ne sais pas si j'en ai le courage! Mais Audrey non plus! C'est ainsi qu'au milieu de la dernière bosse, on décide de finir ensemble. Et ce sera bien plus sympa comme ça! D'ailleurs nous ne sommes pas 2 mais 3 puisque Pierre finira avec nous même si le gentleman aura l'élégance de nous laisser franchir la ligne à deux. 29h23, 2ème femme ex-aequo, 17ème au scratch sur 1961 arrivants (0.9%). Not too bad! ;)




Les trois fantastiques! ;) Photo: Jérôme Bernard


Cette course est tellement dure, tellement éprouvante, tellement looooongue que les dix dernières heures je me suis dit "ok, tu l'a faite trois fois, ça suffit, c'est la dernière, d'ailleurs tu n'aurais même pas du venir aujourd'hui". Et puis la ligne franchie, ça devient "ok c'était la dernière fois mais je suis contente de l'avoir faite". Le lendemain je notais déjà la date de 2019 dans mon agenda! ;)

Un grand merci du fond du coeur à tous ceux qui ont contribué à ce résultat. A Guillaume évidemment pour son coaching et son soutien. A Ben et la famille Porcherot pour leur silence pendant mon ravito et les encouragements juste après! A mon grand frère pour les nombreux textos et à ma belle soeur pour accepter les appels intempestifs en pleine nuit! A la team Daf pour l'assistance en or à Mare à boue et dans Mafate avec une mention particulière pour les patates douces de Grand Place! Et à Cyril évidemment pour... tout. Ainsi qu'à mes sponsors et amis qui me soutiennent et me permettent de vivre des moments si intenses: vibram, NaïtUp et Hammer Europe.

C'était probablement la der' de l'année.... mais probablement pas ma dernière diagonale! ;)


samedi 1 septembre 2018

UTMB 2018 - La revanche!

Me voilà sur mon premier gros objectif de la saison, la course que je souhaite absolument terminer pour prendre ma revanche sur l'an dernier: l'UTMB 170km 10000+.

[Voir le parcours sur tracedetrail]

Sur la ligne de départ, il y a une ambiance incroyable, comme chaque année en fait. La foule qui crie et tape des mains, Ludo au micro qui met l'ambiance, la musique de Vangelis en mode rock - quelles émotions! Je pense qu'on en a tous les cheveux qui se hérissent sur la tête (sauf Gedi! :)).

Photo: AFP

Allez hop c'est parti pour le tour du gros caillou. Je franchis les premiers mètres sans encombre, contrairement à d'autres: 2 chutes à gauche, 2 à droite (balle au centre) dans les 50-100 premiers mètres. J'ai bien fait de me positionner au milieu! Certains seront contraints d'abandonner peu après - j'ai connu ça aussi. Il va vraiment falloir que l'UTMB change son départ! (Catherine P, si tu me lis...)

Les 35 premiers km de course sont monotones et sans grand intérêt mais je le sais et gère plutôt bien. Seul moment très sympa, les 20m avec Buddy de Hammer Europe à Saint Gervais. Il faut voir comme il est survolté! Il hurle, il crie, il m'encourage en gesticulant. Je suis 150ème mais j'ai l'impression d'être première!

Arrivée à Notre Dame de la Gorge, je pousse un ouf de soulagement: c'est enfin ici que la course commence. Je sors les bâtons et c'est parti mon kiki pour une nuit en montagne. La nuit se passe bien. Le ciel est clair et il fait bon. Et dire que l'orga nous a obligé à prendre le kit hivernal! La 3ème couche que j'ai dans le sac est pour l'occasion bien superflue. La 2ème aussi d'ailleurs! J'avance régulièrement et gagne quelques places mais sans le "vouloir" car l'objectif cette nuit est de faire la course à mon rythme. On verra plus tard pour jouer le classement.

Dans la descente vers Courmayeur, la batterie de ma frontale rend presque l'âme mais Emy Lecomte a la gentillesse de mettre la sienne en mode boost pour que je puisse me caler dans ses pas. Merci à elle pour le geste, j'apprécie! Au ravito je retrouve mon grand frère et Cyril. Changement de pneumatique, ravitaillement, nouvelle frontale et c'est reparti. Je sais qu'un gros morceau m'attend jusqu'au prochain point d'assistance, dans plus de 7h.

Breakfast time! Photo: Adrien Blanchet

La montée au refuge Bertone est raide. Comme tous les ans en fait. Bizarrement, la montagne ne s'arrondie pas au fil des ans (contrairement à d'autres ;)). J'arrive à Bertone presque en même temps que deux autres féminines, Catherine Bradley et Beth Pascall. Ce sont des meilleures coureuses que moi et je me dis que c'est l'occasion d'essayer de m'accrocher à elles. Elles sont un peu devant moi mais j'arrive à tenir. C'est cool de voir que j'ai bien progressé sur les parties roulantes (merci Guillaume!). Même s'il reste encore du boulot!

A Arnuva commence la montée au grand col Ferret que je redoute tant. C'est là que j'avais explosé comme du pop-corn lors de ma 1ère participation en 2013. En 2016 j'avais encore bien souffert. En 2017, j'avais déjà abandonné! ;) Cette année se passe mieux. Par contre le vent souffle fort et il fait un froid glaçant. L'herbe est congelée, les rondins de bois couverts de glace. Nous sommes en short t-shirt dans ces températures largement négatives... Disons que c'est une expérience.... revigorante!

Au col, je bascule le plus vite possible: objectif sortir au plus vite de ce congélateur. A la Fouly, je retrouve ma team de supporters: mon frère, Cyril, Nicole et Robert. Je souris jusqu'aux oreilles. Tout se passe parfaitement pour le moment. C'est de bon augure ça! Mon frère me briefe sur les écarts. Je lui avais demandé de me donner les temps des deux filles juste devant et juste derrière mais dans sa générosité et son euphorie, il doit bien me donner les 25 premières féminines! J'ai des chiffres pleins les oreilles!

Séance stat avec mon frère! 

Au ravito de la Fouly, j'ai la surprise de voir la diffusion d'une vidéo d'encouragement que Cath et Nini ont enregistrée pour moi. J'explose de rire en entendant Cath dire "Allez Juliette, tu dois être presque arrivée là non?". C'est à dire qu'il me reste encore un petit 10h de course......

Je rejoins Jocelyn Pauly peu avant Praz de Fort mais dès qu'elle me voit, elle remet un coup d'accélérateur et de toute évidence nous n'avons pas le même moteur car je ne peux la suivre. Il faut dire que bizarrement mon moteur commence à prendre l'eau. Je ne comprends pas, il y a quelques minutes encore je me sentais dans une forme olympique et voilà que maintenant les gambettes me brulent. Rien d'anormal en soi me direz-vous, j'ai la bagatelle de 120km dans les gambettes. Mais ce passage de jambes de feu à jambes de bois a été particulièrement rapide cette année. Je ne l'explique pas vraiment. Peut-être en léger sûr-régime depuis Bertone à vouloir suivre Beth et Catherine? Toujours est-il que sans exploser, je subirai beaucoup plus les 50 prochains km.

A Champex je re-retrouve mon team de supporters. Changement de chaussettes (plus par précaution que par nécessité), ravito, pluie de statistiques et c'est reparti. Je n'oublie pas de lancer à mon team d'assistants: "au prochain point, ravito express, je ne m'assois pas!". Ca les fera bien rire. Que voulez-vous, j'ai peut-être plus des gambettes de folie à ce moment là mais dans la tête je suis toujours à fond!

Lunch time! Photo: Adrien Blanchet

J'ai la surprise de voir Hassein dans la montée suivante sur Bovine. Exactement comme en 2016. La même bouille, au même endroit. Et le même plaisir de le voir.

A Trient, je fais un ravito express, évidemment sans même m'asseoir ! Je n'ai qu'une parole! :) La montée qui suit vers les Tseppes est une nouveauté car le chemin habituel est impraticable. En fait ce n'est pas dur, c'est tout droit. Si si là, c'est bien ça, sur ce vague chemin plein de cailloux qui roulent avec une pente au % affolant! Oui l'UTMB c'est roulant mais pas partout!

A Vallorcine je retrouve ma team de supporters et l'avalanche de chiffres qui va avec. Avec toutes ces stats, l'UTMB, ça ne me change finalement pas trop du boulot! ;) Ravito express toujours sans m'asseoir et je repars pour la dernière bosse. Celle-ci est entièrement nouvelle jusqu'à la Flégère pour cause d'éboulement sur le chemin de la tête au vent. C'est en fait deux bosses pour le prix d'une, entrecoupée d'une descente d'anthologie au milieu d'un capharnaüm de rochers et de racines. Tout ça après 150km de course. Et ben, ils n'ont pas froids aux yeux quand même sur l'UTMB! Arrivée presque à la Flégère, je reçois un SMS de mon frère avec cette fois une seule stat: je viens de reprendre 15' depuis Vallorcine à Katia Fiori qui me précède. J'ai encore 20' de retard mais qui sait... ça se tente! Je donne tout dans la descente malgré des gambettes bien fatiguée mais ce sera encore insuffisant (8' d'écart au final). Le principal était de le tenter!

Je rentre dans Cham et j'aperçois la ligne d'arrivée. Il y a des centaines de spectateurs qui m'encouragent, qui crient, qui tapent dans les mains et les barrières. Quelle ambiance! C'est la première fois que j'ai droit une arrivée comme ça. C'est géant! Je franchis la ligne sur un saut de joie qui vient du fond du coeur. 26h48, 6ème femme, 45/1779 (2.5%). Happy!

Alors, heureuse? Photo: Twitter vibram

Un énorme merci à ma famille qui m'a suivie: Cyril pour son assistance parfaite (tant qu'il n'est pas en charge des photos...), mon frère pour ses encouragements, sa présence et ses stats exhaustives ;), Nicole et Robert pour avoir attendu des heures dans le froid pour m'entrapercevoir quelques secondes, ma mère "qui ne veut pas savoir" mais qui est la première à me féliciter, mon père qui me suit à distance sans le son (private joke). Merci évidemment à Guillaume pour sa prépa. Et un grand merci à ceux qui me soutiennent et me permettent de vivre des émotions si intenses: vibram, NaïtUp et Hammer Europe. C'est beau le trail !

Et merci, un grand merci à vous, qui étiez sur le bord du chemin et m'avez encouragée. Si vous saviez comme ça nous porte! Merci, merci, du fond du coeur. Ca donne déjà envie de resigner pour l'an prochain! ;)

Photo: Christophe Angot Photossports


samedi 14 juillet 2018

Championnats de France 2018 - Le trail en mode club

Me voilà à Montgenèvre pour ma première participation aux championnats de France de trail long, sur un parcours de 68km 4900+. Plusieurs raisons m'ont convaincue d'être là: mon amour pour la FFA, non je rigole! :) D'abord le tracé de Patrick Michel qui, je sais, sera un "one shot" et s'annonce de toute beauté. La reco que j'ai faite 3 semaines plus tôt me l'a confirmé (smiley avec des coeurs).

[voir le parcours sur tracedetrail]

Ensuite pour renforcer l'équipe de mon club, le Taillefer Trail Team (smiley avec des coeurs) avec lequel on espère jouer le podium cette année, après plusieurs éditions à tourner autour à quelques minutes près. Cette année, malgré l'absence de notre mobylette Thom, l'équipe a belle allure: Joris, Nico, Simon, Flo, Mél, Caro et moi. On y croit! En tout cas on est motivés!

6h samedi, le départ est donné. Ca part vite mais je m'y attendais, cela ne m'inquiète pas. Ce qui m'inquiète plus par contre c'est que dès le départ j'ai les cuisses comme du bois. J'ai l'impression d'avoir déjà couru 50km, je n'ai fait que 50m. Ces difficultés sont sûrement multi-factorielles: l'altitude qui m'asphyxie (le départ est à 1800m), le manque d'échauffement, un départ plus rapide que sur les départs d'ultra auxquels je suis habituée, le fait aussi sûrement d'avoir un peu trop coupé ces deux dernières semaines. Je voulais arriver fraiche sur la course, mais je suis peut-être du coup un peu sortie du "game".

Bref, je fais ce que je peux pour sauver les meubles sur ce début de course. La montée au Chaberton (km17, 1h34) est difficile. En haut je suis 17ème femme, ça fait longtemps que ça ne m'était pas arrivé! Mais il faut dire aussi que le niveau est dense -  championnat de France oblige! La descente s'apparente au début à du ski sur caillou (attention à la carrosserie) avant de rejoindre une piste bien plus roulante.

Je retrouve Cyril à Pra Claud. Le chemin qui suit jusque Cesana est facile et particulièrement bucolique. Malgré cela, j'ai du mal à courir, les jambes toujours dures. Eh ben elle va être belle mais elle va être longue cette course!

Ne vous y trompez pas, les gros cuissots ne sont qu'une mauvaise vue de la caméra! :) Photo: Pascal Rudel

La bosse jusqu'au refuge Mautino (km31, 4h16) n'est pas difficile. Je sais qu'il faudrait que je relance sur des parties roulantes, comme le font si bien Gaelle et Aline, mais je n'y arrive pas. Je marche à un bon rythme, mais je marche.

Je retrouve Cyril au Bourget, à mon plus grand étonnement d'ailleurs car on avait prévu de se retrouver au point d'assistance suivant mais il a finalement été supprimé. Les 5km qui suivent sont particulièrement roulants, en partie sur une route ou une piste forestière. Bizarrement, je commence à aller beaucoup mieux. En fait non, je ne vais pas mieux qu'au départ mais pas plus mal non plus. J'ai couru 40k et j'ai enfin la sensation dans les cuisses d'avoir couru cette distance. Autour de moi ça commence à craquer. A partir d'ici je doublerai régulièrement.

La montée jusqu'au col de Chaude Maison est incroyablement belle. Je l'ai faite lors de la reco il y a 3 semaines et pourtant je m'émerveille encore de ce paysage magnifiquement sauvage et minéral. La montée en elle-même est longue et dure, je double pas mal. Je continue à doubler dans le col Perdu, sans le chercher d'ailleurs, mais juste en gardant un rythme plus constant que certains autres coureurs.

Je retrouve Cyril au col de l'Isoard. Je lui dis "à Cervières pas besoin d'assistance, prends juste une photo STP, c'est pour mon blog". Ah ça c'est sûr j'ai bien fait, un peu plus et on me voyait! :)

Cadrage parfait :) Photo: Cyril Pérot

A Cervières (km60, 8h10), Cyril m'annonce que Marie est juste devant et effectivement je l'ai en ligne de mire peu après. Je la rattrape puis la double. Il faut dire qu'elle a un petit coup de moins bien en cette fin de course. De mon côté, je suis juste régulière et ça suffit pour grignoter des places. Enfin pas tout le temps puisque j'aperçois peu après Aline au dessus de moi mais elle arrive à relancer et je n'arrive pas à combler le retard (qui se creusera un peu, d'ailleurs).

Une dernière descente et voilà l'arrivée. Je franchis la ligne en 9h38, 9ème femme, 77/203 (38%) scratch. J'avais annoncé 9h30 à Cyril, je n'en suis finalement pas loin mais ce chrono je le pensais un peu pessimiste. Mais peu importe, j'ai fait le maximum aujourd'hui, et c'est bien là le principal.

Mon arrivée... Il aurait été dommage de ne pas immortaliser ce moment! :) Photo: Cyril Pérot
Toutes mes félicitations aux copains du Taillefer Trail Team puisque Nico, Flo, Mél et Simon nous permettent de remporter le classement club! La classe! Surtout que le lendemain l'équipe du court finira sur la 3ème marche. Pour un petit club qui compte 30 licenciés, on peut dire que c'est une sacré perf. Notre prez en a eu des papillons dans le coeur pendant une semaine!

Mes sincères remerciements à Patrick Michel pour ce tracé magnifique. Ce fut un grand championnat de France! Ca donne presque envie d'y retourner l'an prochain! Merci à Guillaume pour son investissement, à Cyril pour ses belles photos :) et à mes partenaires pour leur soutien: vibram, NaïtUp et Hammer Europe.

Prochain RDV sur le GGUT en Autriche!

samedi 9 juin 2018

6666 occitane 2018 - C'est du Guillon! :)

5 semaines après le MIUT, je remets déjà le couvert, enfin les épingles: me voilà à Roquebrun au départ de la 6666 occitane, sur un parcours qui, bien que très différent du MIUT en terme de profil, s'en rapproche beaucoup en distance avec 120km et 7000+.

[voir le parcours sur tracedetrail]

Contrairement à 5 semaines plus tôt, je suis aujourd'hui assez sereine: depuis quelques semaines, les sensations sont revenues. Enfin, oserais-je dire! J'ai retrouvé mon endurance et la confiance qui va avec. Bon, c'est sûr qu'il va falloir se coltiner un gros morceau, mais je suis confiante, ça va le faire.

Ne connaissant ni la région ni le parcours, je me renseigne auprès de Denis qui l'a courue l'an dernier: "ne t'inquiète pas, il n'y a pas de grosses difficultés mais beaucoup de cailloux. Tu verras, le circuit c'est du Guillon!" Du Guillon... Antoine, je ne sais pas comment il faut prendre ça! Moi non plus d'ailleurs, mais on verra bien!

Donc voilà, 6h pétante à Roquebrun, je suis prête avec mon dossard et mes semelles à faire ma 1ère expérience du Guillon. Je pars à un rythme correct, de toute façon la tactique aujourd'hui c'est de partir à un bon rythme (pour le diesel que je suis) et de temporiser ensuite. J'ai l'impression d'être en forme, c'est le moment de tenter!

Les 30 premiers km jusque Lamalou les bains sont relativement roulants malgré certains passages techniques voire très technique. En fait ce début de course me fait penser à la diag, les cailloux à la place des racines: on alterne entre pistes forestières bien roulantes et cascades de pierres. Ces premières bosses sont sympas mais pas très changeantes du point de vue des paysages. Je me dis que si les 120km sont comme ça, je risque quand même de m'ennuyer un peu à la longue.

Quelques minutes plus tard, je change d'avis (esprit féminin!): en fait elle est trop belle cette course! On parcours une gorge magnifique, avec un ruisseau en contre bas qui donne envie de se baigner, et au dessus de nous d'impressionnantes falaises rouges qui donnent envie de grimper. Mais aujourd'hui il faut courir! Enfin vu le terrain, marcher sera déjà pas mal!


Au ravito de La Fage avec l'apéro. L'histoire ne dit pas si le pastis est dans mes flasques! :) Photo: FB de la 6666

Arrivée à Andabre, je sais que c'est ici que le gros morceau commence: le Caroux, temple des cailloux! S'il y existe un dieu de la pierre, à coup sûr c'est ici qu'il habite! Et ça commence par une montée de 700m+ raide mais raide mais raide. En plus il est 15h, le soleil tape et il n'y a pas un cm d'ombre. Et puis tous ces cailloux, p**** mais qu'est ce qu'il foutent tous là?!? Arrivée au point culminant, je pense pouvoir relancer mais non, suivent un nombre incalculable de petites montées et descentes casse-gambettes. C'est extrêmement beau, minéral et sauvage, mais je ne serai pas mécontente quand je sortirai de cet enfer!

Ah voilà enfin la descente d'Esquino d'Aze, il suffit maintenant que je laisse aller les jambes pour en sortir. Mais attends là, c'est une blague, c'est quoi ce bordel? C'est vraiment par là qu'on passe? J'y crois pas... Cette descente, on ne peut même pas la décrire. Imaginez une avalanche de rochers sur une piste noire. Eh ben c'est encore pire que ça! Je descends comme je peux en essayant de limiter la casse de fibres mais il n'y a pas de choix, il faut sauter d'un rocher à l'autre pour avancer. A un moment je vois une pancarte "à partir d'ici et jusqu'au prochain panneau, interdit de courir". J'ai envie d'éclater de rire: attends Antoine, tu crois vraiment qu'on pourrait réussir à courir dans cette cascade de pierres? Là c'est bon, je crois que j'ai bien compris ce qu'est le Guillon! :D

Sortie du Caroux, le reste de la course va me paraitre un billard. En fait il y a toujours un nombre incalculable de cailloux, malgré quelques passages plus roulants, mais de toute façon quand on a survécu au Caroux, tout nous parait d'une facilité déconcertante! Je continue à dérouler et à avancer à un rythme qui me parait tout à fait correct. D'ailleurs je double régulièrement. Côté estomac, tout va pour le mieux. Décidément, je suis dans un bon jour. Hammer n'y est assurément pas pour rien!

Peu après Mons, commence la petite nouveauté par rapport aux années précédentes puisque qu'on attaque directement le Naudech. Le chemin est balisé par de la rubalise 6666, comme depuis le début de la course (avec parsimonie!) ainsi que.... des slips agrafés aux arbres! Véridique! Je ne sais pas s'ils sont à Antoine, en tout cas il y a un caleçon superman! C'est peut-être ça aussi la Guillon's touch! :)

Je me perds deux fois dans cette bosse, une bonne dizaine de minutes envolées, mais cela me reboost pour retrouver du rythme. Je m'étais peut-être un peu endormie depuis quelque temps. Il est vrai que je cours presque seule depuis plusieurs heures, les écarts étant importants.

La nuit est tombée et je fais la dernière bosse à la frontale, la nao allumée en plein phare pour ne pas rater les balises. La dernière descente est à l'image de toute la course: pleine de cailloux! Mais bon, on est toujours mieux ici que dans le Caroux!

Je franchis la ligne après 18h47, 1ère femme (8/188 scratch, 4%). Je discute quelque temps avec Ugo et Antoine avant de me ruer vers le buffet d'après course (à volonté!) et son fondant au chocolat le meilleur du monde. C'est pour ça aussi qu'on court, hein!

Podium féminin. Photo: Cyril Pérot

Je voudrais sincèrement remercier l'organisation pour leur invitation et leur magnifique cadeau puisque grâce à cette victoire je m'envolerai en octobre pour la Réunion! :D Merci de m'avoir fait vivre ma 1ère expérience du Guillon. Le parcours était mémorable, l'ambiance particulièrement sympa, mélange idéal de grande famille du trail et de grand professionnalisme. Merci à Cyril pour son assistance plus que parfaite. J'ai l'habitude de le chambrer dans mes récits (qui aime bien chatie bien) mais là, si je n'en est pas parlé, c'est tout simplement que je n'ai rien trouvé, tout a été parfait! Merci également à Guillaume d'avoir réussi à me remettre en forme. Le moteur diesel s'était quelque peu noyé depuis l'UTMB, le voici reparti pour un (grand) tour! Et merci évidemment à ceux qui me permettent de vivre ces aventures qui font vibrer: vibram, NaïtUp et Hammer Europe.

Prochain RDV sur les championnats de France à Montgenèvre avec le Taillefer Trail Team!



samedi 19 mai 2018

Pastourelle 2018 - Simplement à part!

Trois semaines tout rond après le MIUT, j'accroche de nouveau les épingles sur la Pastourelle 53km 2500+ (probablement en réalité un peu plus). Je n'ai pas l'habitude d'enchainer comme ça après un ultra mais aujourd'hui comme à Gruissan et l'écotrail, c'est pour la bonne cause: pour jouer le classement club au TTN avec les potes du Taillefer Trail Team: Tom, le prez, Mickael, Mayou et Franckie. La récup semble s'être bien passée depuis le MIUT et j'aborde la course finalement assez sereine. Et puis je me dis que le trail ce n'est pas bien compliqué, il suffit de courir le 1er km et de recommencer.

[voir le tracé sur tracedetrail]

8h sur la place du village de Salers, les chevaux sont lancés. Enfin quand je veux dire chevaux, je parle des étalons devant, Tom en tête, parti au km0 pour une chevauchée fantastique. Bravo copain! De mon côté plutôt que de chevaux, il faut parler d'une "2 chevaux", année 1979, état moyen, avec quelques éclats sur la carrosserie. Et comme je m'en aperçois au bout de quelques minutes, qui manque décidément de carburant ce matin. Je pensais la récup correcte mais je m'aperçois très rapidement que je n'ai aucun punch aujourd'hui. Chaque jambe pèse une tonne, je n'arrive pas à courir à un rythme décent, et tout ça en étant très essoufflée. Beaucoup me doublent. J'essaie de me dire que ce n'est que le début, que c'est peut-être parti un peu vite mais honnêtement non, je ne suis pas partie trop vite, je n'ai juste pas la patate (douce) aujourd'hui. Peut-être que l'enchainement était un peu fort tout de même. Je subis toute la première bosse, plutôt roulante. Je fais des tous petits pas, j'avance comme une tortue, mais pas à pas j'avance (col de Néronne, 58').

Foulée aérienne digne des meilleures écoles d'athlé! ;) Photo: FB de Pascal Rudel

La descente qui suit est finalement plus technique que ce qui précédait et je dois dire que c'est plutôt à mon avantage. J'arrive au Falgoux avec une autre féminine, Irène, avec qui je fais le yoyo depuis pas mal de temps: elle devant quand "ça roule", moi qui passe en descente. On nous annonce 4 & 5 et "que la 3ème n'est pas loin"... Enfin à près de 3' quand même...

La montée qui suit est plus raide que ce qu'on avait dans la première bosse et ça m'arrange: près de 700m+ en 6km, ce n'est pas un mur mais on est obligé de marcher. Ce rythme imposé me permet de me refaire en partie la cerise. En arrivant sur les crêtes, je vais bizarrement beaucoup mieux que 2h auparavant. La suite n'est qu'une multitude de petites bosses et de relances et je m'en sors plutôt bien sur ce terrain cassant. Je ne saurais pas l'expliquer mais je vais sûrement plus vite qu'au départ! Je double pas mal de coureurs, et une chose en amenant une autre, me voici au niveau de Sissi que je dépasse peu avant le pas de Peyrol.

La montée au Puy Mary est un sacré mur (3h48). Je pousse fort les mains sur les genoux. Le paysage, ici comme depuis le début de la course, est magnifique. En fait ce n'est pas compliqué, on suit presque uniquement des crêtes dégagées depuis le départ. Je connaissais le concept de la "course en côtes", les organisateurs ont inventé le concept de la "course en crêtes"! Vous voyez le sommet là bas? Eh ben il faut y aller par la plus belle vue! Voilà le leitmotiv de l'orga!

Photo: FB de Pascal Rudel

La suite est une succession de bosses dont je perds le compte, avec certains passages d'anthologie en hors sentier, tout droit dans la pente au milieu des bruyères. Là on n'est même plus dans le registre du trail, c'est de l'orientation! Je m'amuse et ça se voit: je continue à doubler du monde. Peu avant le dernier puy du jour, le puy violent, je rattrape mon Mayou. Enfin presque car c'était sans compter sur les capacité en descente de mon coyotte: alors que je bascule du puy violent juste derrière lui (5h17), quelques instants plus tard il est déjà au loin! Certes la piste est roulante au début mais tout de même, perdre tant et si peu de temps, c'est dingue, bravo voisin! Je garde Mayou en ligne de mire jusqu'à l'arrivée et ça me motive pour me secouer les puces: il est la carotte au bout du fil et je suis le mulet qui avance pour essayer de l'attraper. En vain d'ailleurs! Mais amis des animaux, soyez sans crainte, le mulet aura sa récompense à l'arrivée : une truffade vaut décidément mieux qu'une carotte! :)

Je franchis la ligne en 6h22, 3ème femme (41/625, 7% scratch). Au final je suis contente de ma course et surtout d'avoir maintenu le cap malgré les deux premières heures dans la difficulté. Mais surtout, surtout, je suis aux anges d'avoir participé à cette magnifique fête du trail qu'il faut goûter au moins une fois dans sa vie. Ce n'est pas compliqué, j'ai beau avoir pas mal bourlingué en France et à l'étranger, cette course est unique en son genre. Unique de part son tracé: on a tout simplement pris les 53 plus beaux km de sentier dans les alentours! Unique de part son ambiance: je n'ai pas le souvenir d'avoir jamais vu autant de fanfares et de speakers! Même sur les monstres d'ambiance comme l'écotrail de Paris! (oops) Enfin unique de part sa fiiiieeeessssstttttaaaaa hallucinante du dimanche soir! Ils savent faire la fête les cantalous! Décidément, goutez-y à cette Pastourelle, elle est à part!

Enfin comme toujours, je remercie ceux qui me soutiennent et me permettent de vivre des événements comme ceux-là: vibram, NaïtUp et Hammer Europe.

Prochain RDV sur la 6666 pour manger du caillou!



samedi 28 avril 2018

MIUT 2018 - Ultra famille

Deux ans après ma première participation, me voici de retour en terres madériennes pour le MIUT. Enfin le retour sur l'ultra trail world tour! Je n'ai pas fini de 100k depuis juillet 2017 (GGUT)... 9 mois! On peut dire que ce fut long! J'aborde cette course avec beaucoup d'envie et d'impatience... mais des doutes omniprésents. La prépa ne s'est pas passée comme je l'aurais souhaitée et pour différentes raisons j'arrive avec un fort déficit en km. En fait ma seule sortie longue fut mes 8h sur l'écotrail de Paris, sur un profil bien différent du MIUT. Aujourd'hui il va falloir s'enfiler 115k et 7200+!

[voir la trace sur tracedetrail]

A quelques minutes du départ, je cogite beaucoup: côté vitesse, je me trouve plutôt bien (merci Guillaume!) mais côté endurance c'est la grande inconnue: avec si peu de km et D+ dans les jambes, arriverai-je même à finir? J'essaie de penser positif: oui, ça va le faire, oui le genou va tenir, non tu ne vas pas te (re)blesser. C'est qu'une saison 2017 de galères, ça marque le moral quand même! Je me répète qu'il ne faut pas y penser et aller de l'avant. Surtout que pour palier au déficit d'entrainement, je peux compter aujourd'hui une aide certaine: les encouragements de toute la famille Blanchet (ou assimiliée) qui s'est déplacée "en masse" (!) à Madère: Cyril, parents, grand frère, belle-soeur, petits neveux. Aujourd'hui, je n'aurai pas une mais huit paires de gambettes pour en venir à bout!

Avec les potos du team sur la ligne de départ: Javier, Audrey, Gedi et Scotty. Photo: FB de CanoFotoSports


A 0h, le départ est donné de Porto Moniz. Maintenant c'est simple, il suffit de retraverser l'ile jusque Machico, à l'exact opposé. En passant certes par quelques "petites" grimpettes. On entre tout de suite dans le vif du sujet avec une première bosse quelques mètres après le départ. Ca grimpe sec mais c'est roulant puisque toute la première heure se fait sur bitume (dommage, mais heureusement il n'y en aura plus ensuite). J'essaie de prendre un rythme régulier. Audrey est avec moi pendant un certain temps mais j'ai l'impression d'être partie un peu vite et je décroche au début de la deuxième bosse, préférant temporiser. Rapidement je ne la vois plus... et ne la reverrai d'ailleurs plus!

Avec Audrey dans les premiers escaliers. Photos: FB de Ski & run

On enchaine deux km verticaux bien raides, entrecoupé par une descente non moins raide, avant d'arriver à Estanquinhos (km29, 4h39) où je retrouve les deux hommes qui partagerons ma nuit (plan à 3): Cyril et mon frère. Ravitaillement express et c'est reparti presque illico. Non sans mal d'ailleurs, car je commence déjà à sentir les gambettes qui fatiguent. Il reste la bagatelle de 14h de course.... Fastoche...

Nouvelle descente technique jusque Rosario (km37, 5h37), puis nouveau km vertical. C'est extrêmement bien balisé mais même sans cela, je pense que je pourrais trouver le chemin: il suffit de suivre les pentes les plus raides, en montant comme en descendant! Et s'il y a un doute, suivre les plus gros rochers! :)

Alors que quelques minutes plus tôt encore, le ciel étoilé était magnifique, voilà qu'on entre dans les nuages et qu'il se met à pleuvoir. Euh, il y a eu une fracture spatio-temporelle là ou quoi? A moins que ce soit "l'effet papa", le chat noir de l'assistance: à Encumeada il a rejoint Cyril et mon frère et le dieu du trail veut qu'il pleuve et caille dès qu'il me fait un ravito! C'était déjà évidemment lui sur l'écotrail de Paris!

Il continue de pleuvoir et le vent s'en mêle sur les crêtes. Je perd pas mal d'énergie à essayer de me réchauffer. Est-ce lié ou pas, le tendon d'Achille gauche commence à s'enflammer. Ca empire en descente et je commence à (re)cogiter: est-ce que je vais pouvoir finir? Est-ce qu'il va me falloir (encore) abandonner? Ah les doutes! Je sais que l'abandon serait très dur pour le moral mais en même temps je veux éviter à tout prix la tendinite. A Curral das Freiras (km60, 9h09), je retrouve Cyril et lui fait part de mes soucis avec un "je continue mais je ne sais pas si j'irai au bout".


Au ravito de Curral das Freiras sous la caméra d'Ale. Photo: FB vibram

Mais dès que je repars, surprise, pendant les 30'' qu'ont duré mon ravito, l'inflammation s'est magiquement en partie estompée! En fait, j'ai sûrement paniqué suite à mes déconvenues de 2017 (2 DNS, 2 DNF). C'était peut-être aussi les signes d'un début de déshydratation puisqu'avec le froid j'ai trop peu bu. Bref, plus de peur que de mal puisque la douleur passera au fil des km.

Si la douleur s'est envolée, mes dernières forces se sont fait la malle avec. Dans la "montée de la mort" vers Pico Ruivo, je n'ai aucune force. Je m'arrête plusieurs fois, repars pour quelques pas, m'arrête encore. Pétard c'est long! Les derniers km en crête sont IN-TER-MI-NA-BLES. Ca n'en finira donc jamais! Je craque un peu au moral mais honnêtement c'est surtout les jambes qui me font défaut. Elles étaient prêtes à faire 10h de course, pas près du double! Si les gambettes ne veulent plus pousser, c'est la tête qui va devoir prendre le relais. Je continue à avancer bon an mal an mais il faut avouer que je vais subir toute cette "fin" de course.

Les gambettes fatiguées. Photo: FB de João M. Faria


Au Pico Ruivo (km70, 11h57), commence un long chemin de croix vers Pico de Areeiro. Ce passage est magnifiquement beau mais aussi magnifiquement dur. Ah ça c'est sûr, il faut aimer les escaliers! Et raides s'il vous plait! Et avec des grandes marches! Personnellement je n'en demandais pas tant! J'ai toutes les peines du monde à rejoindre Areeiro mais quel bonheur de retrouver là haut tout le team Blanchet, les sautillements de ma mère, les photos ratées de mon père, les cris de Jenny, le flot de paroles ininterrompu de mon frère et surtout, surtout, les sourires de mes petits neveux et leur banderole surprise "Gogogo Tatie Juliette". So cute!


Dis papa, c'est encore long? Photo: FB de João M. Faria

Ca me redonne un peu de force mais c'est de courte durée. Je me traine jusque Chão da Lagoa (km80, 13h35). Je suis faible, j'ai la tête qui tourne. En fait j'ai du mal à m'alimenter depuis quelque temps. J'ai commis plusieurs erreurs: ne pas assez me couvrir quand il faisait froid, ne pas assez manger solide en début de course. Je finirai la course au mental en m'alimentant peu, trop peu.

A Poiso (km90, 15h20), je retrouve les encouragements XXL du team Blanchet et le sourire avec. Merci mille fois! Vous étiez top! Arrivée à Portela (km99, 16h24), je sais qu'à partir de maintenant c'est roulant ("ça ne fait que descendre" comme dirait mon frère qui n'a jamais regardé le parcours...). Il y aura plusieurs petites bosses mais surtout plusieurs longues portions de plat où il va falloir courir. Surtout qu'on m'annonce que la 4ème féminine derrière est revenu à 3' de moi. Elle m'a repris plusieurs minutes cette dernière heure et si ça continue comme cela, elle va me doubler, c'est inévitable. Si ça arrive, soit, c'est le jeu de la course, mais je ne veux pas lui faciliter la tache. Alors je relance autant que je peux, quand je peux.

Le passage en balcon après Larano (km104, 17h11) est toujours aussi magnifique. On surplombe la mer, c'est impressionnant. Ce passage, je m'en souvenais bien mais il me fait toujours le même effet! Houahou! La partie suivante par contre est longue mais longue mais longue. Pas moche mais elle n'en finit pas. Surtout que j'ai toujours le stress d'être rejoint par la 4ème. D'ailleurs à un moment je crois qu'elle me rejoint, me mets sur le côté pour la laisser passer mais quel soulagement d'entendre une voix rauque masculine me dire "thank you"!

Finalement me voilà dans les rues de Machico, je me retourne une dernière fois mais pas de féminine en vue. Je franchis la ligne en 18h38, 3ème femme, 43/496 scratch (9%). Je laisse échapper un "putain, j'suis défoncée", capturée en direct par les caméras! Il vient du fond du coeur celui-là!


Soulagée! Photo: Roberta Orsenigo pour FB vibram


Evidemment en premier lieu je voudrais remercier la team Blanchet pour le soutien incroyable sur cette course. Ce podium, je vous le dois beaucoup! Obrigada obrigada obrigada! Merci également à ceux qui me soutiennent toute l'année: vibram, NaïtUp et Hammer Europe. Et évidemment merci aux organisateurs et bénévoles de nous permettre de vivre cette folle course, si raide mais si belle!

Pour finir, un grand bravo à Audrey que j'aurai essayé de rejoindre en vain pendant 18h! Et un énorme chapeau à Mimmi qui finit la bagatelle de 2h47 avant moi!!! Dingue!

Prochain RDV sur la Pastourelle avec le TTT.


dimanche 8 avril 2018

Défi de l'Olympe 2018 - La philosophie du poisson rouge

Allez, après un 80km tout plat (et trop fastoche :)), changement de décor (et de météo :)) ce week-end avec le défi de l'Olympe. C'est une course que j'avais déjà faite en 2016, à l'époque déjà pour préparer le MIUT. C'est qu'un petit 7000+ m'attend dans 3 semaines, il serait peut-être temps de brancher la friteuse à mollets! Cette course est aussi simple que débile: il s'agit effectuer le plus de montées (520m D+ en 4km) entre Brides-les-bains et les Allues en 6h de temps, seuls les temps de montée comptant et la descente se faisant en téléphérique. A quoi bon me direz vous? Bonne question!

[voir la trace sur tracedetrail]

10h à Brides-les-bains, c'est parti pour 6h de mollets au court bouillon. La course part à une vitesse intenable pour moi. Il faut dire que le speaker a maintes fois répété qu'il fallait partir à fond sur les 300 premiers mètres pour ne pas être coincé au premier rétrécisement. Ca double de toute part, ça bouscule un peu, mais je me dis pas de panique, laisse les partir tout ces poulets qui vont se cramer! :)

Evidemment je regrette quelques minutes plus tard alors qu'effectivement, ça bouchonne dans un tunnel. On est carrément arrêté quelques minutes sur place. Mais peu importe, c'est une course de prépa et l'objectif aujourd'hui est surtout de faire la course la plus régulière possible, avec les 7 montées en ligne de mire puisque c'est déjà ce que j'avais fait (de justesse) il y a 3 ans.


Pas bien vaillante en haut de la 1ère montée. Photo: Méribel toursime

J'ai beau l'avoir fait 7 fois déjà, j'ai une mémoire de poisson rouge et je redécouvre à chaque pas cette montée ("ah c'est vrai, y avait ça aussi"). Il ne manque que la souris morte au bord du chemin pour un remake parfait! Ce qui n'a pas changé par contre, c'est qu'elle est toujours aussi ludique: alternance de petites bosses, faux-plat, longues montées, relances, il y en a pour tous les gouts. Enfin surtout pour les grimpeurs évidemment! C'est ludique mais ça ne m'empêche pas de souffrir: les mollets qui brulent, le bas du dos qui tire. Je n'ai pas pris les batons contrairement à 99% des coureurs. C'est peut-être une erreur mais le but est bien de préparer le MIUT que je ferai sans baton (comme toutes mes courses depuis 4 ans en fait mais cette année je vais essayer de me soigner).

Arrivée au haut du téléphérique, je saute dans les oeufs et 9' plus tard je suis de nouveau sur la ligne de départ. Et maintenant qu'est ce qu'on fait? Eh ben on recommence! La philosophie du poisson rouge!

Les montées se succèdent et chaque fois je redécouvre des choses. Ca a quand même un avantage d'être un poisson rouge! Côté physique bizarrement ça va beaucoup mieux. Le diesel avait sûrement besoin de chauffer. J'ai pris mon rythme de croisière et je suis contente de voir que je suis régulière.


C'est reparti pour un tour! Photo: Caro Le Bihan


Dans le 6ème tour d'aquarium, je double une féminine que je zieutais depuis un moment. Alors que je la passe, elle me demande si je pense qu'on peut en faire 7. D'après mes calculs pas savants du tout, ça va être chaud mais je lui dit qu'il faut tenter. Tant que le manège tourne, je tourne!

7ème et dernier tour d'aquarium donc, je pousse bien sur les gambettes et garde le rythme des tours précédents. Je franchis la ligne contente d'avoir rempli le double contrat moral avec moi-même: faire 7 montées et être régulière. Je finis 6ème femme en 4h41 (62/229 scratch, 27%), avec chaque montée entre 39 et 41'. C'est au final 1 petite minute de moins qu'il y a 3 ans mais la prestation me semble plus intéressante: plus régulière d'abord, et elle clôt une semaine intense comme je n'en avais jamais fait (la patte du coach). Ca me donne du baume au coeur pour la suite (et des piranhas dans les mollets).

Merci aux organisateurs pour leur invitation. Merci à ceux qui permettent au poisson rouge de tourner: vibram, NaïtUp et le p'tit nouveau, Hammer Europe pour la nutrition (j'ai consommé sur la course 1 paquet de perpetuem mélangé à 125ml d'eau, 3 gels et 3 litres de boisson 1/3 jus de raisin-2/3 eau).

Prochain RDV sur le MIUT pour le 1er ultra de la saison!

samedi 17 mars 2018

Ecotrail de Paris 2018 - Trop fastoche! :)

Cet Ecotrail de Paris, avec ses 1500m+ pour 80km, on ne peut pas dire que j'en ai rêvé toute ma vie. Mais il faut sortir de sa zone de confort et courir un trail roulant ne pourra pas faire de mal au diesel que je suis. 80km pour dérouiller la foulée et se forcer à tenir un rythme soutenu sur un terrain facile... (hum hum) Et puis cette course, c'est aussi l'occas de jouer pour le club le classement TTN long. Il manquait une fille pour compléter l'équipe. Le prez m'a eu, j'ai craqué... comme souvent en fait!

Au départ avec Nono et le prez du TTT. Tom s'est déjà perdu! :) Photo: François Giraud


 [voir la trace sur tracedetrail]

La météo annonce un refroidissement avec des températures de l'ordre de 6°C et quelques mm de pluie répartis sur la journée. Je décide de partir en short, booster, tshirt, coupe vent sans manche et veste de pluie que je mettrai s'il pleut. Alors que je quitte le domicile familial et qu'il pleut des cordes, je commence à me demander si la météo ne serait pas un peu plantée quand même... Finalement au départ à St Quentin il caille sévère mais il ne pleut pas. Allez, avec un peu de chance, on va passer entre les gouttes... (hum)

Le départ est donné, ça part vite évidemment mais peu importe, je me mets dans ma bulle. J'ai la musique sur les oreilles -du classique comme d'habitude que je trouve particulièrement adapté à la pureté de la course à pied et des paysages. Enfin côté paysages, avec cette traversée de la banlieue parisienne, aujourd'hui un bon gros rap aurait peut-être été plus adapté!! :D


Peu départ le départ avec Benoit devant moi. Photo: wondertrail


Mais soyons honnête, les 60 1ers km sont finalement assez nature et on quitte peu la forêt. Mon espoir de passer entre les gouttes est vite évaporé: il neige à gros flocons, le sol commence à blanchir. Heuh, on n'avait pas parlé de 6°C??? J'ai froid aux jambes, aux mains, au visage. Et le scénario se répète encore et encore: de la neige, des sols boueux, du froid. Heureusement les sentiers sont finalement assez sympa avec des petites bosses qui cassent la monotonie. Finalement si la météo était plus clémente, je pourrais presque y prendre du plaisir. C'est grave docteur??

Le vent se lève et le froid s'accentue alors que le sol devient un vrai carnage de boue. Les appuis sont glissants, c'est la vraie galère pour avancer. Certaines descentes se font en mode ski-boue. Eh oh on n'avait pas parlé d'un trail roulant? Le prez m'aurait menti?!

Au ravito de Meudon je retrouve mon père, enfin le glaçon de mon père. Il avait peur de me rater, il attend depuis 1h dans le froid, la neige et le vent. Le pauvre! L'assistance aujourd'hui, c'est vraiment pas un cadeau! Surtout que c'est un ravito express: 1h d'attente dans un frigo pour me voir 30''... Quand j'y pense j'ai honte ! (mais je le referai)

La boue, le froid, la neige continuent. Décidément l'Ecotrail de Paris c'est vraiment trop fastoche! Je commence à claquer des dents. 6h dans ces conditions, on y laisse un paquet de plumes! Je n'arrive plus à boire, l'eau de mes flasques est trop froide. Mes doigts gelés n'arrivent pas non plus à attraper les gels que j'ai dans ma poche. Je suis en mode survie.

Au parc St Cloud je retrouve le glaçon de mon père. Et hop, une nouvelle heure d'attente dans le congélo! Ravito express dans la voiture garée à l'entrée du ravito (bien vu papa!) et c'est reparti. Les 10km qui restent sont évidemment les moins sympas. On a définitivement quitté la forêt pour le bitume et les pots d'échappement. J'attends la tour Eiffel avec impatience! Qu'on en finisse!

Ah enfin le voilà le gros cailloux métallique! Dernière floppée de marches que j'avale aussi vite que possible. je franchis la ligne d'arrivée: 8h33, 6ème femme (125/1737, 7% scratch).

Au final je suis contente de ma course avec un chrono pas dégueux pour un diesel en reprise et surtout une course régulière. Sur le tracé en lui même, j'ai été agréablement surprise. Les chemins sont assez sympa et moins monotones que ce à quoi je m'attendais. Peut-être aussi que les conditions difficiles en sont pour quelques choses: j'aime la bagarre (mon frère confirmera!) et me battre contre les éléments m'a peut-être bien plu même si j'ai intérieurement beaucoup rouspété. C'est la contradiction des traileurs: on se plaint beaucoup mais on aime ça et on y retourne! :)

Merci à NaïtUp pour le dossard et les belles nuits en perspective! Merci à vibram pour leur soutien et leur amitié! Merci à Benoit pour le briefing aux petits oignons! Merci à mon père d'avoir tenu dans le congélo. On remet ça bientôt à Madère? ;)

Prochain RDV au défi de l'Olympe pour une bonne session de D+!



dimanche 18 février 2018

Gruissan Phoebus Trail 2018 - I'm back (enfin bientôt)

Retour sur le Gruissan Phoebus Trail pour la 3ème année consécutive. Ce n'est pas dans mes habitudes de refaire les mêmes courses mais il faut avouer que celle-ci est idéalement située pour une reprise. Mais surtout c'est l'occasion de la première manche TTN long et donc l'occasion de mouiller un peu le maillot pour mon loving club.

Dans l'absolu, avec ses 50km et 1500+, cette course ne devrait pas spécialement me faire peur. Mais voilà, cette année n'est pas une année comme les autres puisque je n'ai repris le sport que depuis 2 mois après 3 mois d'abstinence forcée suite à ma blessure au genou sur l'UTMB. Et encore, seulement en mode allégé: si je compare le mois de janvier à celui de l'an dernier, c'est deux fois moins de volume de sport. Pire, je n'ai pas fait d'entrainement de plus de 2h depuis août dernier! Sur la ligne de départ, je n'en mêle donc pas large: "vais-je réussir à finir? Est-ce que le genou va tenir?" Allez cocotte, t'as survécu à 3 mois sans sport, tu vas bien survivre à quelques heures de casse de fibre!

Le départ est donné et évidemment je me fais doubler de toute part. "Surtout ne pas tomber surtout ne pas tomber". Ah ça, il m'a marqué ce foutu UTMB 2017! J'essaie de prendre mon rythme sans m'occuper des autres. Il y a quelques coureurs qui me doublent, j'en double d'autres, mais peu importe, je n'essaie jamais de suivre quiconque. Si je ne veux pas couler une bielle en route, ma seule option est de courir à mon rythme, dans ma bulle, comme s'il n'y avait personne d'autre. Aujourd'hui j'ai les pneus crevés mais on peut bien rouler sur les jantes non?

Après un temps qui me parait long, je regarde ma montre et m'aperçois avec effroi que je ne cours que depuis 1h. Eh ben ma cocotte, elle va être longue cette course! Non pas que le tracé soit monotone, au contraire, c'est beaucoup de monotraces joueurs, caillouteux à souhait, avec de très belles vues sur la mer et les Pyrénées enneigées. Mais je n'ai plus l'habitude de courir longtemps et 1h me parait déjà un ultra! L'endurance, ça se travaille aussi dans la tête!

Si j'avais moins mal aux jambes, je pourrais presque trouver ça beau :) Photo: Boris Loridan

Après 2h30 de course, les gambettes sont déjà gorgées de lactate. Il faut dire que j'ai dépassé mon record de course des 5 derniers mois. J'en suis à moins de la moitié de course, oh my god, ça va être long cette histoire!

Après le premier ravito, le tracé devient encore plus joueur avec de belles petites bosses et des passages techniques. Je tiens au moral plus qu'au physique: les gambettes tétanisent dans les descentes, surtout la gambette gauche qu'inconsciemment j'ai du économiser depuis ma reprise. Je suis au bord de la crampe à chaque pas. J'étais plus fraiche à l'arrivée de la diag'!

La foulée légère et le grand sourire. Non, ah bon? Photo: Bernard Chenot

Dernière petite bosse passée, quelques minutes de plat qui me paraissent des heures et voilà l'arche tant espérée! Quel soulagement d'en finir! La perf est médiocre: 5h34, 9ème femme, 126/324 (39% scratch)... Houah ça fait mal au moral quand même. Malgré tout, la satisfaction est là: je suis de retour au trail et le genou n'a pas couiné! Et ça c'est quand même la plus belle des médailles! I'm back, I'M BACK!!! Bon bien sûr I'm back très lentement mais je vais y travailler! ;)

Prochain RDV sur le Ceven'trail pour une nouvelle séance de casse de fibres!


mercredi 17 janvier 2018

Demandez le programme - 2018

Elle s'annonce plutôt sympa cette nouvelle saison! Sur le papier du moins!
Allez hop hop hop, on se remotive après les déconvenues de fin de saison 2017! Les années paires me réussissent toujours mieux ;)

Photo: Klaus Dell'Orto

- 18/02 Gruissan Phoebus Trail 50km 1500+ → 9ème femme (39% scratch) [récit]
- 17/03 Ecotrail de Paris 80km 1500+ → 6ème femme (7% scratch) [récit]
- 08/04 Défi de l'Olympe 6h de D+ (25km 3600+ 0-) → 6ème femme (27% scratch) [récit]
- 28/04 MIUT 115km 7200+ →  3ème femme (9% scratch) [récit]
- 19/05 Pastourelle 53km 2500+ →  3ème femme (7% scratch) [récit]
- 09/06 6666 occitane 120km 7000+  →  1ère femme (4% scratch) [récit]
- 14/07 Championnat de France 68km 4900+  →  9ème femme (38% scratch) [récit]
- 28/07 GGUT 110km 6600+ →  2ème femme (7% scratch) [pas de récit: vacances :)]
- 31/08 UTMB 170km 10000+ →  6ème femme (2.5% scratch) [récit]
- 07/10 Trail des Glières 61km 4100+ →  1er duo mixte (13% scratch) [pas de récit]
- 17/10 Grand raid de la Réunion 167km 9600+ →  2ème femme (0.9% scratch) [récit
- 01/12 Saintélyon 81km 2100+ (moi 32km 1000+) →  1er relais mixte (5% scratch) [pas de récit]

Soit un total de 1050km et 59 500m+ en compétition! Et 0 ampoule! :)